Professionnalisation du football : Attention au brouillard !

La professionnalisation du football togolais est au centre des débats à la suite du cadre juridique mis en place par les autorités compétentes, signe de la volonté de changer l’existant. Seulement, les préalables qu’il faudrait, soigneusement, mettre en place avant de s’engager sur la bonne voie, ne sont pas là. Les observateurs du monde footballistique et des acteurs alertent sur le chaos qui peut subvenir si le processus est bâclé et précipité. Si tout ne se fait pas dans les règles de l’art, le risque de foncer dans le brouillard est grand.

Le gouvernement à travers le ministère des Sports, ambitionne de rendre professionnel le football togolais pour le rendre compétitif et attractif ; histoire d’améliorer l’image du pays et de la vendre au monde entier. C’est de bonne guerre pour un Etat qui veut s’affirmer et s’assumer. Les préparatifs sont en cours et un cap a été fixé. Mais on assiste à une situation qui ne permet pas une lisibilité rationnelle de ce à quoi on veut aboutir. Tout donne l’impression qu’on voudrait coûte que coûte une professionnalisation à pas de charges pour satisfaire une autre ambition autre que sportive.

 

            La professionnalisation est un vaste chantier qui nécessite beaucoup de moyens et d’énergie. Comme tel, elle ne peut jamais être décrétée. Le football togolais est dans l’amateurisme depuis toujours. Pour rentrer dans une nouvelle phase, le bon sens recommande que les différents acteurs se retrouvent pour dresser un bilan afin de poser des bases solides pour l’étape suivante en se donnant les moyens nécessaires. Ce que proposent les autorités compétentes actuellement n’est pas tout faux mais présente d’énormes limites.

Entre autres critères, la décision d’avoir un club par préfecture semble une discrimination et donne l’impression qu’on veut obliger, par exemple, les personnes d’une préfecture à regarder dans la même direction et à ne pas favoriser l’éclosion des talents car il serait difficile à un club d’enrôler et de donner l’occasion à tous les joueurs de s’exprimer. Cela peut entrainer la fuite des talents vers d’autres localités et même hors du pays. Aussi, faudrait-il murir l’aspect de statut de société des clubs puisqu’il peut y avoir des particularités.

Des observateurs pensent qu’il faudrait d’abord commencer à avoir une véritable politique de construction des installations nécessaires qui pourraient susciter davantage de talents, créer des structures de formation des formateurs de tous les acteurs intervenant dans le football qui, à leur tour, se chargeront de distiller la connaissance là où il faut, amener, progressivement, les équipes à se transformer en clubs, définir des critères sportifs et des règles de compétitions qui conduiraient de facto à avoir le minium solide pour la professionnalisation perfectible au fil des saisons sportives. Il faudrait faire preuve de lucidité et de moins de précipitation pour éviter d’emboiter le cas, par exemple du Gabon qui s’est enfoncer dans la boue en optant pour une professionnalisation mal ficelée.

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