Terrorisme dans les Savanes/ Les habitants veulent se réarmer

Au fil des jours, les terroristes semblent gagner du terrain dans la région des Savanes avec un changement de stratégie. La situation est grave selon les populations. Des informations font état d’attaques djihadistes quasi quotidiennes, surtout dans la préfecture de Kpendjal. Malgré les efforts des Forces de Défense et de Sécurité (FDS), les terroristes tuent et obligent les habitants à fuir leurs domiciles et villages pour se réfugier en villes ou dans des zones non encore attaquées. Ce qui reste aux populations c’est de se défendre elles-mêmes. Voilà pourquoi elles veulent reprendre leurs armes traditionnelles de combat.

Tous les habitants de la région des Savanes ne peuvent pas avoir, chacun derrière lui, un élément des Forces de Défense et de Sécurité (FDS) pour une protection contre les extrémistes violents et les terroristes. La conjugaison des efforts entre civils et militaires en plus des réalisations en urgence en cours dans la région n’émoussent pas la détermination des forces du mal qui ne manquent pas d’ingéniosité pour changer de stratégies. Depuis quelques temps, les attaques contre les postes ou bases militaires sont rares. La pose des Engins Explosifs Improvisés (EEI) est devenue leur sport favori. Aussi, les populations des villages sont la cible d’exactions et de tueries ajoutés aux ultimatums donnés pour obliger des habitants à prendre la fuite.

Les villages sont abandonnés alors que c’est la préparation des champs pour la prochaine saison agricole. Les populations déplacées se retrouvent sans les moyens de survie ; ce qui n’est pas loin de favoriser l’installation d’une crise humanitaire. Les solutions proposées et mises en œuvre par le gouvernement montrent leurs limites. Les Savanes et spécialement, le Kpendjal ont, l’impression, d’être laissés à eux-mêmes devant le drame qui se joue. Etant dos au mur, ils demande à se réarmer avec leurs outils traditionnels pour pouvoir se défendre. Selon les populations, le manque de moyens de défense est la conséquence des opérations de ramassages des armes, périodiquement, menées dans le cadre de la lutte contre le grand banditisme et de criminalité.

Les populations ne sont pas encore dans la logique de constitution des groupes d’auto-défense mais demandent aux autorités de leur permettre de reprendre leurs fusils et autres pour pouvoir se défendre en cas d’attaque. Pour elles, les autorités peuvent mettre des mécanismes en place pour la traçabilité de ses fusils et sensibiliser sur la nécessité de ne pas les utiliser pour autres activités telles que les vols, braquages et crimes. Elles se fondent sur les exemples du nord Bénin et du nord Ghana où les habitants sont prompts à se défendre contre tout danger à se servant de leurs armes traditionnelles de combat. Elles appellent les bonnes volontés et les populations des autres régions à ne pas être indifférentes vis-à-vis de ce qui se passe mais d’aider à trouver des solutions de sécurisation pour permettre la reprise normale des activités socioéconomiques.

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