Désengorgement des voies : Vers un ballet de bulldozers dans les communes après le 23 février
Lors d’un Conseil des ministres en octobre 2022, il a été décidé de mener des actions de désencombrement des rues et places publiques. Les maires ont été chargés de mener des actions de sensibilisation et de prendre des dispositions pour inciter les concernés à rejoindre les différents marchés. La date butoir a été fixée au 15 février 2023. A l’approche de cette échéance, dans l’opinion, les uns et les autres se demandent ce qui va se passer au lendemain de cette date.
Le 07 février 2023, le Ministre de l’Administration Territoriale, de la Décentralisation et du Développement des Territoires a eu une réunion avec les Maires du Grand Lomé sur cette question de désengorgement. Après les discussions, il s’est ressorti que la date du 15 février 2023 est maintenue malgré des propositions de prorogation. Selon les informations, du 15 au 22 février, de lourdes amendes seront imposées à ceux qui ne s’exécuteront pas et le déguerpissement proprement dit commence à partir du 23 février avec le déploiement des bulldozers pour démolir les installations et conteneurs au bord des routes goudronnées.
La décision du gouvernement est louable et est, d’ailleurs, saluée par d’aucuns dans l’opinion car son objectif est de rendre les voies un peu plus praticables pour les uns et les autres, d’éviter des risques d’accident, de redonner une nouvelle image aux villes et de faciliter l’intervention des forces de l’ordre et de sécurité en cas d’actes de grand banditisme ou de criminalité. Seulement, les réactions font état du délais court donné aux concernés dans un contexte marqué par la difficile reprise des activités économiques due à la Covid-19 et au phénomène de l’inflation.
Malgré les séances de sensibilisation et d’information dans les communes, nombre de personnes appellent à revoir la date butoir et à octroyer au minimum six (6) mois à ceux qui sont dans le cas à s’exécuter. Comme le gouvernement ne compte pas revoir sa copie, des dispositions sont-elles prises pour gérer les mécontentements des concernés ? Les hôpitaux sont prêts à accueillir ceux qui ne supporteront pas de voir casées leur baraques, kiosques ou conteneurs installés grâce aux prêts dans les institutions de microfinance ?